mercredi 16 mai 2012

Analyse de comptoir d'une mode

Pour être honnête, il y a un peu plus de dix ans ce n'était pas forcément évident de se lancer dans la couture. Elle apparaissait comme un monde réservé aux initiés parlant un langage codé. Mon premier patron m'a donné des sueurs froides et mes premiers achats des crispations au ventre. J'avais le sentiment d'explorer sans guide un continent inconnu et si Internet offrait quelques exemples de talentueuses couturières professionnelles il était plus avare de site pour néophytes.

Ma mère regardait d'un œil surpris mes balbutiements dans le domaine, étrangère à cette passion qui ne me lâche plus depuis. Il faut dire qu'il y a là une question de revendications. Elle, enfant de mai 68, voyait dans le fil un symbole de l'aliénation de la femme moi j'y perçois un moyen de me différencier dans un monde qui tend à la normalisation.

Si pour nos grand mères le comble du raffinement était de s'offrir une robe confectionnée dans un grand magasin, si abandonner l'aiguille symbolisait une liberté pour nos mères, ils s'avèrent que pour les femmes du XXI° siècle, l'art de l'aiguille relève du moyen d'expression de soi, d'un ras le bol des normes qui tendent à nous saucissonner dans les mêmes nippes produites par séries de 10 000 pièces. En témoigne l'éclosion d'échoppes de retouches et de confection, comme un semis de bonne humeur sur l'uniformité.
Et puis il y a celles et ceux qui n'ont jamais laissé tombé leurs aiguilles, que la mode avait ringardisés et qui prennent aujourd'hui leur revanche et peuvent à nouveau transmettre leur savoir-faire.

Mais, me direz vous, quid de la haute couture, elle est pourtant restée sur le devant de la scène toutes ces années?
Certes, elle a poursuivi son rôle de fer de lance en matière de mode, guidant les industriels de la confection dans le choix des couleurs, des formes, imposant la longueur des jupes et la coupe des vestes.
Néanmoins ce qui diffère aujourd'hui c'est la capacité pour certains à devenir créateurs de leur propre style, d'un style aux  multiples inspirations qui ne se retrouvera pas sur les portants des marques internationales.
Internet et la prolifération de blogs communautaires ou personnels, constituent aussi une révolution des mœurs. L'exemple de l'autre amène à ce dire "pourquoi pas moi?". L'effet d'entraînement est certain.

Cette article est un constat que je conclurai par ceci: n'arrêtez pas, ne lâchez pas les aiguilles, partagez!
 La diversité est une richesse.

Pour l'exemple et le plaisir:

2 commentaires:

Liette a dit…

Sais-tu qu'on a même inventé un mot pour décrire cette nouvelle tendance de confectionner ses propres habits, accessoires et autres bricolages ?
C'est le DIY, "Do It Yourself" dans la langue de Shakespeare.
Plus qu'une mode, une vraie tendance de société !

astre a dit…

Je pensais que ça recouvrait surtout les cup cake et la déco!
Effectivement renseignement pris c'est plus que ça, et l'expression me fait penser à une certaine pub bien connue, just do it!
bienvenue sur ce blog, ça me fait plaisir de t'y retrouver :0)

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