Pour être honnête, il y
a un peu plus de dix ans ce n'était pas forcément évident de se
lancer dans la couture. Elle apparaissait comme un monde réservé aux
initiés parlant un langage codé. Mon premier patron m'a donné des
sueurs froides et mes premiers achats des crispations au ventre.
J'avais le sentiment d'explorer sans guide un continent inconnu et si
Internet offrait quelques exemples de talentueuses couturières
professionnelles il était plus avare de site pour néophytes.
Ma mère regardait d'un œil surpris mes balbutiements dans le domaine, étrangère à cette
passion qui ne me lâche plus depuis. Il faut dire qu'il y a là une
question de revendications. Elle, enfant de mai 68, voyait dans le
fil un symbole de l'aliénation de la femme moi j'y perçois un moyen
de me différencier dans un monde qui tend à la normalisation.
Si pour nos grand mères
le comble du raffinement était de s'offrir une robe confectionnée
dans un grand magasin, si abandonner l'aiguille symbolisait une
liberté pour nos mères, ils s'avèrent que pour les femmes du XXI°
siècle, l'art de l'aiguille relève du moyen d'expression de soi,
d'un ras le bol des normes qui tendent à nous saucissonner dans les
mêmes nippes produites par séries de 10 000 pièces. En témoigne
l'éclosion d'échoppes de retouches et de confection, comme un semis
de bonne humeur sur l'uniformité.
Et puis il y a celles et
ceux qui n'ont jamais laissé tombé leurs aiguilles, que la mode
avait ringardisés et qui prennent aujourd'hui leur revanche et
peuvent à nouveau transmettre leur savoir-faire.
Mais, me direz vous, quid
de la haute couture, elle est pourtant restée sur le devant de la
scène toutes ces années?
Certes, elle a poursuivi
son rôle de fer de lance en matière de mode, guidant les
industriels de la confection dans le choix des couleurs, des formes,
imposant la longueur des jupes et la coupe des vestes.
Néanmoins ce qui diffère
aujourd'hui c'est la capacité pour certains à devenir créateurs de
leur propre style, d'un style aux multiples inspirations qui ne se retrouvera
pas sur les portants des marques internationales.
Internet et la
prolifération de blogs communautaires ou personnels, constituent
aussi une révolution des mœurs. L'exemple de l'autre amène à ce
dire "pourquoi pas moi?". L'effet d'entraînement est
certain.
Cette article est un
constat que je conclurai par ceci: n'arrêtez pas, ne lâchez pas
les aiguilles, partagez!
La diversité est une richesse.
Pour l'exemple et le
plaisir:
Des créatrices: Julia Bobbin, Eolune, Talons aiguilles et vieilles dentelles, Parfums du ciel ...
Des communautés: Les féesTisseuses,Thread and Needles, Defi 13 ...
2 commentaires:
Sais-tu qu'on a même inventé un mot pour décrire cette nouvelle tendance de confectionner ses propres habits, accessoires et autres bricolages ?
C'est le DIY, "Do It Yourself" dans la langue de Shakespeare.
Plus qu'une mode, une vraie tendance de société !
Je pensais que ça recouvrait surtout les cup cake et la déco!
Effectivement renseignement pris c'est plus que ça, et l'expression me fait penser à une certaine pub bien connue, just do it!
bienvenue sur ce blog, ça me fait plaisir de t'y retrouver :0)
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